Exposition Jean-Bernard Susperregui
Il y a des artistes qui inventent des
images, d'autres qui imaginent des formes. Susperregui appartient à ce dernier
registre. C'est un statuaire. Il use d'un matériau ancien depuis Julio Gonzalez,
le fer soudé. Dans un genre sans concession, l'abstraction géométrique. Sauf que
la sienne retient mal une tendance au baroque, à l'explosion. Ses pyramides
éclatent, leur sommet restant suspendu à quelques centimètres. Ses cubes se
disloquent, laissent voir leurs entrailles. Ses œuvres les plus massives
bougent, tremblent, branlent du chef avec majesté ou ironie. Ses dernières
sculptures sont brillantes, à tous les sens du mot. Mais elles ne laissent rien
deviner du travail acharné, de la lutte que seules ses mains, parfois blessées,
révèlent. "Le monde" du jeudi 29 mai 2003.