Vidéo, à la découverte de Jean-Bernard Susperregui, sculpteur des contraires. Reportage France3 Touraine Article "Sculpture monumentale, le bateau, la rouille et le théatre"Dans un grand hangar aux portes de Montauban, un morceau de coque de bateau attend de prendre la route pour son premier et dernier voyage, jusqu'au futur théâtre Labéda, au coeur de Toulouse.La rouille Jean-Bernard Susperregui pourrait vous en parler des jours entiers sans faillir ni tarir. Pendant de longues semaines, dans un hangar isolé aux portes de Montauban, ce sculpteur parisien s'est battu avec elle; non pour la détruire ou la faire disparaître, mais pour l'apprivoiser, jouer avec elle, la faire chanter juste. Au sol, posées les unes à côté des autres sur soixante-dix mètres de long, douze de large, des plaques de tôle figurent, pour peu que l'on se place dans l'angle approprié, un morceau gigantesque d'une coque de navire. Cette forme une fois travaillée est destinée à prendre place dans le hall d'entrée du théâtre d'art dramatique Labéda, actuellement en construction au cœur de Toulouse. Confié à l'agence parisienne AREA, le projet a été conçu par l'architecte Alain Sarfati. Son idée : faire de cette bâtisse de brique un bateau."Il a imaginé un supertanker qui aurait passé des années en mer, qu'on aurait sorti de l'eau, dont on aurait découpé un tout petit morceau pour l'installer dans le théâtre. Tout comme Cocteau a dit "Je choisis mes traîtres", j'ai dit à Sarfati que je serais son traître." En parlant de ce qui est devenu son œuvre et qui n'est donc déjà plus la seule idée de l'architecte, Susperregui a les yeux pleins de fièvre. Embauché, le sculpteur s'est embarqué pour un voyage hasardeux, comme seuls peuvent l'être les vrais voyages. Le danseur de l'œuvreLorsque les premiers spectateurs franchiront les portes du théâtre, ils se trouveront confrontés à l'œuvre monumentale."Il doit y avoir une incongruité. On doit se demander pourquoi c'est là", dit le sculpteur. Lui-même s'est souvent posé la question, pendant les longues semaines qu'il a passées, seul, à arpenter jusqu'au vertige cet océan d'acier. Il faut imaginer cet homme au crâne brillant entouré de cheveux fous, armé d'un lave-pont, courir jour après jour d'un bout à l'autre des 850m2 d'acier à faire rouiller. Travail de Titan, cette plongée dans l'inconnu a alimenté ses rêves et ses cauchemars. "Quand on est sur une surface pareille, dit-il, on est le danseur de l'œuvre." Et toujours ce vertige; une telle surface, ça vient titiller ce qu'il y a de plus dangereux chez un artiste, sa mégalomanie." Conditionner au spectaculaireLa rouille. Lancer la réaction chimique
avec des acides; contrôler le processus; le comprendre; et surtout, surtout,
l'arrêter à temps. Au bout de la course, des choses magnifiques, inattendues,
des matières et des couleurs, des concrétions et des formes. Dans le hall du
théâtre, le morceau de coque sera à l'envers, le haut en bas, forçant ainsi d'un
degré supplémentaire la sensation voulue d'une désorientation. "L'intérêt, c'est
qu'on n'est pas dans l'anecdote; on est dans une matière de bateau. Ce n'est ni
la reconstitution d'une coque de navire, ni une œuvre picturale; c'est juste
entre les deux", dit encore Jean-Bernard. Ce que le temps aurait mis des années
à accomplir, lui l'a fait en deux mois à peine. Le métal qu'il propose raconte
pourtant une histoire de plusieurs siècles. Il y a dans cette matière une
vibration puissante, de nature à renverser le spectateur qui passera au travers,
le faire basculer dans un univers où le proche et le lointain ne font qu'un, le
conditionner au spectaculaire. Le théâtre ouvrira ses portes à la rentrée
prochaine. En attendant de livrer ses mystères, le bateau dort sagement dans un
hangar de Montauban.
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CURRICULUM VITAE 2012 : Beyrouth - Exposition Galerie Alice Mogabgab. article paru dans l'Orient du jour : l'acier brossé sous l'imaginaire de Jean-Bernard Susperregui Expo -"Susperregui, une sensation d'équilibre" p1, "Susperregui, une sensation d'équilibre" p2.
Abbaye de Cercanceaux (77) : Exposition Centre d'Art Contemporain
International. 2006 : Création d'une fontaine monumentale en inox (collection privée). 2005 Londres : Exposition Arndean Gallery directors of Mogabgab Gallery Paris : Exposition à la galerie Marie Demange. 2004 Madrid : Exposition A R C O présenté par la galerie Claude Samuel. 2003 Exposition du 23 avril au 31 mai à la galerie Claude Samuel 69 av. Daumesnil à Paris(12è). Création d'une sculpture monumentale (collection privée). 2002 Création d'une sculpture monumentale pour la ville de Corbeil-Essonnes. Création du mobilier . 2001 Deux expositions à la Galerie Claude Samuel 69 av. Daumesnil à Paris 2000 Théatre création du décor et mise en scène de " Finalement quoi " (P.Mandral) au Théo Théâtre 1999 Création d'une œuvre pour Alias Communication 1998 Création d'une fresque de 800 m2 au théatre de Toulouse (31) 1997 Vente sculpture au Crédit Local de France 1996 Aménage son atelier 1995 Exposition personnelle au Grand-Hôtel av. de l'Opéra Paris
1993 Les étés de la Vienne
1992 Biennale internationale de Collioure (Pyrénées Orientales)
1991 Rencontre internationale de sculpture contemporaine Ville des
Andelys (Normandie)
1990 Biennale d'Issy les Moulineaux (92) - 1er prix
1989 Sélection Nationale Grand prix de France des Arts Plastiques
1988 Sélectionné pour participer à la deuxième exposition contemporaine
de Collioure (Pyrénées Orientales)
1987 Exposition personnelle à la Galerie du Haut Pavé (Paris)
1986 Salon d'Art à Mandre les Roses (94) 1985 Musée de Melun, première exposition internationale de sculpture contemporaine avec Hadju, Stahly, David et Marino Di Téana 1984 Grand-Palais (Paris) dans le cadre du bicentenaire des Peintres de Montmartre 1983 Grand-Palais (Paris) dans le cadre d'Horizon Jeunesse (présenté par le journal " Les nouvelles Littéraires ") 1978 Salon d'Art à Sauveterre (Gard) 1977 Première exposition pendant le festival d'Avignon à Saint Laurent des Arbres (Gard) 1976 Aménage l'atelier de Saintry-sur-Seine (91) Depuis 1983 : Ventes collectionneurs
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MARINO DI TEANA - SculpteurLa géométrie c'est le ciel.
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